Infection…

Épaule froissée.
Une humeur de chiffon.
De torchon à vaisselle dégueulasse.
Ainsi va mon âme bâtée après
une nouvelle semaine d’ouvrage insensé.
Infâme. Pleine de grumeaux amers. De petits dégueulis.
Elle est loin la vague.
Se crevant la panse sous le soleil mûr des Landes.
La Petite Entreprise essore
Le travailleur Maure, le sous-fifre délicat, le valeureux Samaritain…

Chapitre nœud…

C’est du sérieux. La trame on tanne. Comme une vieille peau fripée.

Premier Roman est donc venu immonde un jour moiré de 1967. Un bras en blouse blanche lui pinça le cul anthracite. En guise de cri primal, Premier Roman fut pris d’un fou rire. Il senti alors glisser dans la nervure souriante de son arrière-train potelé une première larme de sueur froide. Puis on le déposa sur le sein droit d’une mère fatiguée d’effroi.

S’en suivra un récit sans récif.

1967. Premier Roman vécut beaucoup sur le dos. A se marrer des ombres qui courraient au plafond. L’une d’elles se laissa capturer par l’enfançon captivé. C’était la plus petite. La moins véloce. Une proie facile pour l’imaginaire à vif d’un bambin béat. Premier Roman roula des billes. Avant de pousser un hurlement d’épouvante. L’ombre qui était devenue gigantesque s’apprêtait à le dévorer. Premier Roman, bébé éprouvé, ne se remit jamais de cette rencontre.

1967. En plein Summer Of Love, John Coltrane laissa son sax aphone. L’ombre était parvenue à l’engloutir.

Premier Roman eut un mal de chien à laisser passer ses premiers mots. Les syllabes obscures s’empêtraient dans des ratiches qui poussaient mal. Sa mère crut percevoir un maman englué dans un filet de salive. Premier Roman venait en fait de pousser un aide-moi.

(à suivre de très loin)