Stupide hobereau

Jeudi. Le Short Album About Love de Divine Comedy (je préfère l’écrire sans le the) envahit ma carrée. Deux fois que je l’écoute en quelques jours. Rien d’étrange à cela, c’est un des disques que j’ânonne avec plaisir. Il est court en plus.

Mardi. Drôle de se retrouver face à une quinzaine d’être humains (auxquels je dois délivrer des choses) alors que je sortais de trois jours de pure solitude. Trois jours sans entendre la moindre voix amicale, sans recevoir le moindre message s’enquérant de mon état. Je n’ai pratiquement plus d’amis de toute façon, ils se tirent les uns après les autres, après s’être copieusement muché dans ma sincère aménité.

Chaque jour. Je suis un gentil mec, mais j’en ai ras le bol des injonctions, des talons qui tournent tant que je n’y ai pas répondu, cédé (?). Le pote kleenex, le pantin a qui l’on dit ciao toute affaire cessante et sans le moindre préavis, ce n’est pas ce que je suis, ce n’est pas possible que je sois ça.

Dimanche. On a sonné. Pour me dire doucement les basses, mais très gentiment. C’est la première fois en quatorze années de présence dans cet appartement. J’ai obtempéré, après tout ne suis-je pas moi-même sensible aux nuisances de toutes sortes ?

Samedi. Parenthèse chez M. Entre mecs. De l’alcool et de beaucoup de musique. Et Montage of Heck, le doc sur Kurt Cobain réalisé par Brett Morgen, dont j’ai aimé l’écriture très visuelle. On s’étonna un peu que Courtney Love ait accepté les séquences intimes dans lesquels le couple n’est pas toujours à son avantage. Krist Novoselic, interviewé chez lui, a l’oeil mélancolique. Dave Grohl n’est présent que dans les archives. Seule ombre au tableau : la mère de Kurt qui n’a pas l’air sincère pour deux sous.


Là-haut : Summer Lies, titre sublime de Marxer.