Je fuis comme devant ces eaux*

Il pleut. Je me tourne vers mes vieilles tragédies intimes. Il n’y a rien d’autre à faire. Rien d’autre à espérer. Je me rends compte que j’ai rangé mes livres à l’envers. Mon peu de livres. Je n’aime pas les livres. Les gros surtout. J’espère que l’on en a fini avec l’été et sa faconde. J’ai envie de me promener sous la bruine. C’est l’automne chez toi, maintenant, et tu marches dans la forêt, dans la grande forêt où le regard pénètre si loin, dans le vent qui métamorphose le monde. C’est peut-être un sacrilège, ces livres à l’envers. Je voudrais que cette semaine soit déjà finie. J’ai de nouveau des envies de solitude captive et oisive. Il pleut enfin. Elles dansent pour moi les gouttes d’eau sur le toit en tôle.
Mais ici, rien ne change; seuls quelques arbres se métamorphosent, comme s’ils avaient une floraison qui tire sur le jaune. Et le laurier tient. Je relis des lettres*.

Tout à l’heure un long frisson me parcourra l’échine…

4 réflexions au sujet de « Je fuis comme devant ces eaux* »

  1. Ah oui, les astérisques. Ben, comme je suis peu doué, j’emprunte. Le titre est un emprunt. Et l’astérisque renvoie aux éléments aux citations dans le texte.Si tu regardes bien, il y aussi un astérisque à côté de l’une ou de l’autre citation. J’aime bien ce mot, astérisque. J’aime bien l’écrire. Là, j’ai piqué chez Rilke. Suis-je alors un imposteur ? Un nain posteur ? 🙂

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