C’est anecdotique mais A la folle jeunesse est le premier roman d’Ann Scott que je lis en dehors des trains. Je l’ai lu en le dévalant au bord d’une chaise posée dans une pièce où l’on ne lit pas d’habitude : la cuisine. Ce n’est pas souvent qu’un livre ne se défait pas de moi au bout de quelques pages. Je ne me suis d’ailleurs jamais débarrassé des livres écrits par Ann. Même dans les trains. Je l’ai happé de la même façon que j’avais avalé ceux de Fante à l’époque où je travaillais de nuit. Pourtant les précédents, excepté Le Pire des mondes, m’avaient laissé en dehors d’eux. J’en aimais énormément le rythme, le phrasé, ce truc indéfinissable (quand on n’est pas critique de livres) que je retrouvais souvent chez les américains (Ann Scott est l’un des rares écrivains français à écrire comme les américains), mais je me sentais un peu extérieur, un peu comme avec Dominique A. A je peux l’écouter des heures bouche bée, à ne pas décrocher du timbre, agrippé par le geste sec du musicien magnifique qu’il est, mais pas tout le temps et plus tellement après la fin du disque ou du concert. Avec Ann Scott, c’était un peu comme ça, je lisais captif mais détaché. A la folle jeunesse a agi différemment. Ce livre a laissé une empreinte au-delà de l’écriture. Et bien après l’avoir refermé. C’est comme ça. Je l’ai lu vite pourtant, au bord d’une chaise, dans une pièce inappropriée.
Il y a une interview d’Ann Scott que nous avons faite pour Attica à l’occasion de la sortie de à la folle jeunesse, son dernier roman.
j’adore les récits de lecture, j’adore….