J’écris court, mais ce journal infatué ne m’en tient pas rigueur, il me faudrait vivre bien plus pour tenir la langueur, même si pas un seul jour ne passe sans que j’enfile un mauvais coton et me palpe l’abdomen. J’écris gourd, boudiné, pesant, ce n’est pas avec du foutre sec et mort au bout de la plume que l’on devient un diariste roidissant et chevronné.
« Pas de paroles. Un geste. Je n’écrirai plus. » Il est compliqué, le métier de vivre.
Tu le sais, c’est le métier d’écrire qui te va bien.
Je ne sais pas, Alaska. Je ne sais pas.
Tu cites les paroles de Pavese juste avant qu’il décide d’en finir, ça me fait bizarre.