Seul, la ville est inenvisageable

graph rue chapon paris octobre 2014Je néglige ce blog. Je le néglige tout autant que je m’abandonne à l’oisiveté, à la vie mornée. Ce que j’ai écrit il y a quelques semaines était d’ailleurs assez minable… du point de vue littéraire, j’entends… présomptueusement.

Alors que l’été semble traîner en longueur, alors que sa présence n’est plus vraiment souhaitée, les saisons devant être marquées franchement, non ? Sinon c’est la porte ouverte à tous les vasistas. La douceur du premier novembre m’a rappelé celle de l’année 2001. Ce jour-là, un jeudi, mes parents avaient daigné répondre à une invitation, la seule et unique, puisque depuis de l’eau aura coulé sur un gros bouquet d’absences. Avant je vivais dans un meublé mal conçu, un taudis comme l’avait désigné ma mère, un endroit très poussiéreux, un endroit où je pouvais prendre une douche tout en surveillant la cuisson des pâtes. ce n’était pas glauque, c’était juste pas cher et suffisant pour un type qui se moquait bien d’avoir un chez lui ripoliné, équipé de ses propres meubles. J’ai toujours détesté les meubles et les livres, tout ce qui finit par encombrer l’espace, tout ce qui ramasse la poussière.

Samedi, la sonnerie du téléphone retenti à neuf heures seize. J’étais encore au lit. Je me suis trainé jusqu’au combiné en prenant soin d’arriver trop tard. Je comprendrai plus tard, après m’être recouché près de deux supplémentaires, qu’une dame âgée croyant appeler une voisine se trouvait fort dépourvue face à une coupure d’électricité. J’ai écouté deux fois son message sur le répondeur, rassuré que ce ne soit pas autre chose… Que sais-je ? Le pire sans doute, puisque je l’envisage toujours.

J’ai donné des cours cette semaine. Quatre jours. Ce fut assez agréable, même si face à moi j’avais des êtres avec des envies et des motivations très différentes. Certains étaient en reconversion, d’autres, les plus jeunes, furent désarmants de légéreté et d’inattention.

Je ne me suis pas attardé à Paris après les cours. J’ai fui Paris que pourtant j’aime tant. Mais seul, la ville est inenvisageable.


Ecrit en écoutant encore Nobody Wants To Be Here & Nobody Wants To Leave (quel titre !) de The Twilight Sad.

Photo prise Rue Chapon, Paris, octobre 2014.

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