Lundi. Je regarde quand même les statistiques du blog. Elles donneraient presque envie d’aller se faire voir ailleurs. On écrit d’abord pour soi, parait-il, mais dans ce cas-là autant se contenter d’un bon vieux carnet. Bloguer au temps de 20six ça avait une autre gueule. Je bois un verre, le jour est encore là, bientôt la nuit montera, comme l’affirme un petit garçon.
Je pourrais écouter des millions de fois Word Of Life de Bill Fay. Je pourrais écouter des millions de fois Bill Fay. L’album s’appelle Who is the Sender?, il sort bientôt.
Ah cet instant je pourrais écrire que c’est ma dernière intervention de l’année dans ce journal, mais je me moque de ce qui se trame, puisque dimanche jour de l’an ressemblera à un poil de ciel gris près au dimanche précédent. Je n’attends rien d’autre qu’un peu de sérénité, de repos sous le plexus et de vivre un peu moins avec cette sensation de disparition imminente. Je n’ai jamais été aussi hypocondriaque que ces dernières semaines, j’ai également doublé la fabrication de tocs pré sommeil, je m’en suis rendu compte la nuit dernière. Je sais qu’ils n’existent pas quand je me trouve hors de ces murs ou lorsqu’on dort à mes côtés, mais ici la névrose bat son plein. Même à plat ventre, le nez dans le matelas, je me rends compte que l’on cherche de plus en plus à me tuer. Dans ces rêves c’est peut-être le moi flippé que j’essaie d’éliminer. Il n’y a pas de nuit de coton en ce moment, même si je dors profondément.
J’entends des bruits. Il est tombé une pluie épaisse tout à l’heure. Il y a deux nuits j’ai vu un ours polaire mourir de faim, ça m’a irradié le bide. Il avait essayé d’attraper un morse, mais il y en avait toute une colonie qui savait lui faire face. Un morse c’est immense, bien plus immense qu’un ours blanc. La terre qui se réchauffe par notre faute est la cause de cette tragédie. J’ai remarqué que la nuit était aussi propice à la rediffusion de téléfilms catastrophes en deux parties. Pas étonnant que je file ensuite dans des mondes hostiles. Dans trente ans il n’y aura peut-être plus d’ours polaires.
Je ne sais plus pourquoi j’en suis là. J’entends un peu le voisinage, il est une heure du matin.
L’année 2011 fut la der pour Sonic Youth, REM et… de Noir Désir*.