Cher Journal, vu qu’on passe de moins en moins de temps ensemble, je pense que je pourrais autodafer ta race. Mais tu me connais, indécis comme jamais, alors que l’OVH m’invite à renouveler le bail, je me tâte les hémisphères tout en meuglant des tonnes de oui mais j’y tiens, non de non, à mon domaine où l’amer est roi ! Je ne me résous donc pas à te refermer pour de bon, parce que je blogue pour la blague depuis presque une décennie et qu’on n’abandonne pas lâchement sa putain de respiration, même si l’oxygène qu’on y râcle est de plus en plus vicié, à cause des remugles d’une vie d’errance, tu vois. J’ai failli t’offrir un coupe-file pour un ailleurs gracieux, mais ce métier de vivre que j’ai piqué à Pavese pour pavoiser du champ lexical j’y tiens comme à la prunelle de mes chassants. Te gargarise surtout pas, il m’est avis que je peux en changer.
Là-haut, pour participer à la liesse, Basquiat’s Black Kingdom, un projet auquel participe Arman Méliès, un garçon dont la sensibilité à fleur d’électricité te met régulièrement à genoux. Le morceau s’appelle First Republica et c’est tout un cinéma.