Croiser le fer au bord du zinc et faire feu de tout bois d’une actualité en papier. Il y a belle lurette que je n’ai pas fait ça. Je me souviens du temps jadis d’un célibat endurci par la force des choses où je passais des heures à tâter les hanches d’un pinball et je crois bien que je causais peu. Je fréquentais toujours le même troquet. J’y venais après les heures perdues à gagner ma vie. Je commandais mon demi, puis je prenais le flipper bille en tête. Il m’arrivait d’ouvrir la bouche pour tenir un peu la grappe aux serveurs. Souvent la conversation tournait autour de leur condition, j’évitais ainsi de m’appesantir sur la mienne. Même le monde en mouvement passait souvent au travers. Cela valait mieux. J’en ai claqué du blé, mine de rien, dans cette quête absurde du high score et de l’extra ball. Mais j’aimais le claquement que faisait la machine électronique quand le jackpot était atteint. C’était la promesse de quelques coups de boutoirs supplémentaires. D’une nouvelle danse avec les drop targets qui se terminerait sans doute par une rampe fatale.
Petite boutade écrite en écoutant Mogwai.