jusqu’au souffle posthume

J’ai des choses là que je ne peux exprimer ici et pas seulement parce que je manque de talent. Je ne comprends pas pourquoi l’été traine les pieds, à moins que ce soit pour me faire chier. Je n’ouvre pas la porte fenêtre de peur d’être colonisé par les punaises. J’ai compté, je ne suis pas sorti depuis huit jours, si on considère que descendre au container à verre n’a rien d’une balade. J’ai toujours pensé qu’avant de devenir père il fallait faire face au fils que l’on est. Je n’ai jamais envisagé mon prolongement, parce que franchement il faut me voir. Pourtant je pense que je ferais un chouette daddy. il est possible que je ne sois plus un fils. Il est probable que je ne serai jamais un père. Je chasse les punaises avec un torchon, c’est lorsqu’elles se retrouvent au sol et sur le dos que je les évacue à l’extérieur. Je crois que c’est le thorax qui leur sert de dos aux insectes. il n’est plus question d’écriture, encore moins de paternité, la vie ne me fera pas ce cadeau, j’ai trop de choses à régler et puis je ne suis plus un fils. Je ne flirte plus qu’avec mon ombre et ne me fais baiser que par l’été qui fait long feu et tente de pousser une armée d’hétéroptères jusqu’à ma paillasse. Il y a certainement un bout de moi qui ne demanderait qu’à être aimé totalement. Un ange délicat qui se draperait des jours nouveaux sans leur faire la gueule. Un être filament que je pourrais conduire dans la vie jusqu’au souffle posthume.