Comme je dévisse, je me mets au Cloup. Sauf que je n’ai pas de colère à recycler, juste des monceaux de frustration que j’aimerais jeter au chiendent des terrains vagues. J’ai relu quelques trucs, remonté les archives nerveusement, comme un anadrome se coltinant un torrent. Il ne reste plus grand chose de cette inspiration. Et pourtant ça bruisse en dedans, ça hoquète, ça dit que ça voudrait bien mais en fait ça peut peu. Et puis il y a la vacherie du temps qui paisse sous la souche et qui me dépèce de la moindre envie d’en découdre. Ma cuiller joue au derviche tourneur dans le verre, je touille un énième café indélicat. Du geste je soutire une mimique, une décalcomanie qui me rappelle qu’on a une racine plantée bien profond. Ce rhizome, à défaut de donner un chêne, aurait pu libérer un buis, un de ces arbustes séculaires que l’on taille avec obsession aux abords des châteaux. Je voudrais être indispensable à quelqu’un. Visiblement ce ne sera jamais le cas.
Oh finalement être indispensable à quelqu’un c’est très surfait (et trop lourd à porter)…