Terrain de nulle part

J’ai commencé alambiqué, il allait être pompeux comme un shadok ce billet, tu te rends compte quand même que je me balance dans ce journal quand j’y pense, non ce n’est pas vrai, je l’ai ouvert hier avant hier et sans doute une autre antépénultième fois, pas juste ouvert en fait, en essayant tout de même d’y pousser du verbe, tu sais, écrire, c’est un beau geste, un grand mouvement que je crois connaître, mais qu’au fond comme en surface je maîtrise si mal, d’ailleurs, l’ai-je déjà tenu comme il faut, ce fil de soi, entre les lignes invisibles de ce carnet, Marcel ? Ténu moment d’affreuse tension conduit par la musique et le désir de se donner des airs de diariste que je laisse s’échapper comme du sable entre mes pognes engourdies, dont la froidure pourrait déchirer la peau d’une femme adorée. Je me sens toujours si petit quand je mets les pieds sur ce grand terrain de nulle part. Malgré cela, je poursuivrai cette chasse au trésor pour qu’un jour de belles poignées d’argent ornent ma boite de Pandore.

Sinon ? Get Well Soon avec une allure de Beirut…