Une séance de luttes

« Je veux savoir ce que je peux attendre de ma bouche sur la tienne ». Dimanche de pluie. Je termine l’après-midi au milieu des luttes amoureuses chorégraphiées par Jacques Doillon*. Ces séances me captivent. Doillon est définitivement le cinéaste du verbe. Cela faisait un moment que je n’avais pas vu un de ses films. Je regarde, j’écoute, je m’enfourne les dialogues jusqu’à la garde. « Je veux savoir ce que je peux attendre de ma bouche sur la tienne », dit Elle. Je tressaille. Je retrouve dans ces mots mon Elle à moi. Nous nous bagarrons aussi. Avec toute la violence que recèlent nos deux mondes. Mais sans la proximité physique, charnelle, des deux acteurs qui évoluent dans le film. Nous nous esquintons quand même comme deux beaux diables.

J’ai aimé ce grand film. Qui conclut de belle manière un week-end abandonné à la solitude.

Christmas In Adventure Parks de Get Well Soon ira bien ce soir…

*Mes séances de lutte.

Crédit photo : image extraite du film.

Terrain de nulle part

J’ai commencé alambiqué, il allait être pompeux comme un shadok ce billet, tu te rends compte quand même que je me balance dans ce journal quand j’y pense, non ce n’est pas vrai, je l’ai ouvert hier avant hier et sans doute une autre antépénultième fois, pas juste ouvert en fait, en essayant tout de même d’y pousser du verbe, tu sais, écrire, c’est un beau geste, un grand mouvement que je crois connaître, mais qu’au fond comme en surface je maîtrise si mal, d’ailleurs, l’ai-je déjà tenu comme il faut, ce fil de soi, entre les lignes invisibles de ce carnet, Marcel ? Ténu moment d’affreuse tension conduit par la musique et le désir de se donner des airs de diariste que je laisse s’échapper comme du sable entre mes pognes engourdies, dont la froidure pourrait déchirer la peau d’une femme adorée. Je me sens toujours si petit quand je mets les pieds sur ce grand terrain de nulle part. Malgré cela, je poursuivrai cette chasse au trésor pour qu’un jour de belles poignées d’argent ornent ma boite de Pandore.

Sinon ? Get Well Soon avec une allure de Beirut…