je ne suis qu'un cinéma

Dans quelques jours ce sera Noël. Je n’en serai pas. Je fêterai autre chose. En silence. Hier j’ai vu un film raté autour d’une fratrie juive. La famille c’est un concept qui me dépasse et me fascine à la fois. Je n’en ai plus. Cela fera huit ans bientôt. Je sais pourtant qu’elle pourrait reprendre forme autour de mon cadavre. Si je devais mourir demain. Mais je n’ai pas l’intention de me carapater. Il n’a pas neigé ici aujourd’hui.  Il a plu dans le vent. Le fleuve a un peu décollé. Il n’a pas l’opulence des jours précédents. J’ai eu beaucoup de mal à tisser sur le métier. Je n’ai rien donné, si ce n’est un peu de semence à mon ventre. J’écoute un disque maintenant. Noyé sous les cordes, je déroule ma bobine intime. Tu as raison : je ne suis qu’un cinéma.

Ruthless Gravity

Au soleil rasant. J’entends déjà le djembé. Cela promet de longues heures percutées. Qui vont me rendre completemandingue. Parce que ça peut durer jusqu’au bout de l’ennui. Alors j’aimerais. Oui, j’adorerais que le fleuve, d’un coup de langue limoneuse, écarte pour toujours ces piètres djembefola. A la balle doum doum qu’il faudrait leur trouer la peau de chèvre aux tamtams de ces tambourinaires sans talent. Pacifique, moi ? Faut pas s’y fier. Allez, chiche, je prends mes calebasses velues à deux mains et je les rejoins !

En vérité, il y a de l’arythmie dans ces percussions. Arythmie provoquée par une petite musique symphonique*.

*Memory Takes My Hand, Craig Armstrong (Virgin Classics, parution le 02 juin 2008)