Il n’y a pas de quoi pavoiser, Cesare

R. est passé. Je me suis débarrassé de quelques dizaines de kilos d’Inrocks. Il ne me serait jamais venu à l’idée de jeter le magazine une fois lu. Il en fera ce qu’il voudra : les donnera lors de conventions ou complètera la collection d’un client. Je ne m’attache pas au papier. Les livres aussi m’encombrent. Je déteste les gros, je préfère ceux au format poche, ceux que l’on peut glisser dans une poche, même si je ne glisse jamais de livre dans mes poches. Par contre, j’ai toujours rêvé d’avoir un holster. Va savoir pourquoi. Peut-être pour trimbaler mes indignations sous l’aisselle ? Je musarde et plaisante en écoutant en boucle Le Brasier de Daho. Je me souviens qu’après avoir raccroché le téléphone la dernière fois où j’ai parlé à mon frère j’ai lancé Ouverture. Je ne lui avais pas parlé depuis cinq ans, il m’annonçait la mort de notre grand-père. Je mouillais sous les cils en espérant qu’il soit parti la démarche paisible… Je n’ai finalement rien à écrire. J’ai coupé la lumière, je suis à ma table, le soda dans le verre est éventé. J’ai graphité sur un mur tout à l’heure que j’enfilerais bien mon blues avant d’entrer dans le blog opératoire. Mais on va finir par croire que je suis le cafard né homme, alors que je suis juste lasse. Et impeccablement chieur. Allez ! Je me serre un autre verre de cette boisson à la noix de kola, car ma nouvelle capacité de nuisance s’honore. Je ne suis pas fier de moi, de cette jalousie qui me donne des airs de paltoquet. Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser, Cesare.

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