La risée

Le vent qui s’engouffre et l’eau qui perle aux murs. Les trains qui ne partent pas, le jean qui craque aux genoux. La fatigue derrière l’œil azur et baleineau. Je me dis que la mer doit être belle secouée comme une nappe à la fin d’un banquet par ce Joachim, convive aux manières rustres d’un zéphyr né de l’hiver. Desertshore va bien avec la risée qui s’infiltre dans nos gouffres. Du poète je retiens cet éclat : C’est par incapacité de vivre que l’on écrit. C’est par nostalgie d’un Dieu que l’on aime. Un livre, c’est un échec. Un amour, c’est une fuite*.

* Christian Bobin, La part manquante.

i never claimed to be the better man

Il est tard. J’ai trainé devant la télé. Roulé au volant d’un taxi fou. Échangé quelques mots avec des inconnues. J’ai écris trois messages. Un long. deux courts. Laissé des commentaires sous quelques blogs. Avec mon alias habituel. Avec un autre. J’ai écouté de la musique. Beaucoup aujourd’hui. Beaucoup de voix d’hommes. Jacob Golden. Travis Vick. Mark Kozelek à l’instant. J’ai parlé à mon chat. J’ai craché mes poumons. J’ai bu un café. Je n’ai embrassé personne. J’ai aimé les sourires de R. J’ai répondu à un appel masqué. J’ai dépensé des milliers d’euros en achat de matières premières. J’ai tiré de l’argent. Puis acheté quelques viennoiseries. J’ai bu un verre d’alcool. Un seul. Seul. J’ai pensé à P. Je me suis dit aussi qu’on n’aimait plus ce que j’écrivais. J’ai envisagé tout et son contraire. J’ai réfléchi à cela : Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser. J’ai adoré Seamus Fruitridge de Travis Vick. Je me couche. Maintenant. Sur 2 AM de Thee More Shallows. Je pense à vous.