active and receptive*

Revenir. Partir. Serrer la louche à Claude de la main gauche. Le myope hagard, coq laid blessé sur ses ergots dressé, se fait lion à nouveau indompté. Pâtir. Mais revenir.

J’ai lu d’autres journaux et ça m’a donné envie. J’ai parlé d’Afrique avec une jeune Bassa. Elle rit beaucoup. Elle est joyeuse. Elle, la jeune Camerounaise qui n’a vu son pays qu’une fois, était heureuse de parler à ce petit blanc qui avait vécu sur la terre de sa famille pendant dix ans. Je volerai encore du temps à la petite entreprise pour le thé et la joie. Et le rire en cascade. Parce que c’était ça et pas autre chose.

Éclore. Ou plonger dans une piscine pleine de chlore. Laurelei. Je crois que les vagues te submergent. Je plagie sur mon transat en solitaire. Le poète esthète et la nageuse rageuse. Je préfère la Laurelei quand elle chante l’amour dans le grand bain. Si reine, quand elle ondule dans les bassins. Il te faut un troubadour américain pour te dédier un petit folk. Laure. Belle entre toutes.

And laughing you off
With non chalance

Écrit Joseph Arthur*. Elle est jolie la fille qu’il photographie. Cerise said she would drive. Merci alors.

A Agnès pour la respiration. A Sophie pour l’inspiration. Et à Maaarianne pour Jo.

Car chacun vaque à son destin.

Hélios a mis le paquet aujourd’hui. Sans doute pour saluer mon retour dans la petite entreprise. Come back à bas régime. C’est étonnant comme je me suis senti étranger à toute cette affaire. J’en aurai la certitude dans les jours qui viennent, mais je ne veux plus en être. On me dit de dire ce que j’aurais envie d’y faire. Propose. On verra.
Cécile, une amie, me souffle ceci : « Sartre, c’est celui qui vous mettait votre liberté entre les mains et vous enjoignait d’en faire quelque chose et d’en répondre seul devant le tribunal de l’avenir.« ** Je suis ravi de lire ça (et tout ce qu’elle me dit après) mais je ne suis pas tout à fait rassuré. J’ai le temps, oui. Je lirai moins Huguenin. Je m’accrocherai à Superman.

Et à ton livre.

Tiens. Justement. Je lis à l’épilogue la citation du journal de Françoise Siefridt : Dehors ! Nous sommes saouls de liberté et comme fous. L’un part en courant comme s’il avait peur qu’on le rattrape. L’autre reste un moment en arrêt sans savoir quelle direction prendre. Nous suivons ceux qui marchent devant. Nous arrivons à une station d’autobus. Nous montons à trois, les autres sont derrière et devant. Cela ne fait rien, nous filons vers Paris, jusqu’à la prochaine station de métro, c’est à dire Jean Jaurès nous disent les gens qui sont dans l’autobus. Je regarde à travers la vitre. Les passants marchent librement. Le ciel est bleu. Je suis libre ! Que c’est beau la liberté ! Mon Dieu, merci !

Je ne le savais pas. Mais des femmes et des hommes, comme Françoise Siefridt, ont été arrêtés et internés pour port d’étoile jaune détournée. C’est à eux que rend hommage Amis des Juifs – Les résistants aux étoiles (Tirésias), un ouvrage écrit par Cécile Leblanc et Cédric Gruat.

** Michel Contat

Dépression au-dessus du jardin

Déjà trois jours. Et pas une ligne. Pas la queue d’une. Les lignes ont-elles une queue d’abord ? Faudrait voir. Ai reçu Le Feu à sa vie. Textes et correspondances de Jean-René Huguenin. Une fixette ? Oui. Ne me suis passionné pour rien aujourd’hui. Ai attendu des heures un type qui devait vérifier la chaudière. Elle fonctionnait quand il est arrivé. Là, plus rien ne va. Même le flux internet se rompt de temps à autre. Aucun rapport évidemment. Ai rencontré le nouveau directeur de la petite entreprise. Pas d’effet bœuf. Ne m’a rien fait miroiter. L’ai laissé dans l’expectative. Rien ne sert d’être vivant, s’il faut qu’on travail. Disait André Breton. Ai reçu des photos de corps percés. La répression chinoise au Tibet s’est faite à balles réelles. Hasard. Machine Gun de Slowdive dans la radio.

Sinon ?

J’essaie d’éteindre un incendie.